Par Robert Giroux

Votre enfant est prêt à voler de ses propres ailes, mais en a-t-il les moyens? Avec la valeur du marché immobilier, il devra sans doute attendre de nombreuses années avant de pouvoir acheter sa première propriété. De quelle manière pouvez-vous l’aider?

Précautions à prendre

Votre amour pour vos enfants pourrait vous aveugler : assurez-vous d’abord de ne pas compromettre votre propre stabilité financière ou votre capital de retraite. Vous ne voudriez surtout pas que votre cadeau se transforme en fardeau!

Veillez également à ne pas nuire à vos enfants en les entraînant à dépendre de vous. Il est honorable de donner à ses enfants un coup de pouce financier, mais attention! Ce coup de pouce pourrait les empêcher de voler de leurs propres ailes ou même nuire à l’harmonie familiale; l’argent est un sujet délicat et peut créer des tensions entre votre enfant et vous, ou entre celui-ci et ses frères et sœurs.

Pour éviter les désagréments, vous ne trouverez le succès qu’en maintenant une communication saine et sincère.

La communication : une étape d’une importance capitale

Pour déterminer si vos enfants sont réellement prêts à acheter leur première propriété, une bonne conversation s’impose. 

Sont-ils prêts à assumer les responsabilités qui viennent avec l’achat d’une maison ou d’une unité de condo? Ensemble, interrogez-vous sur leurs dossiers de crédit, leurs revenus, leurs économies et les différentes ressources à leur portée pour contrecarrer les imprévus. 

Mènent-ils une vie stable? Votre enfant croit-il maintenir l’emploi qu’il a actuellement encore longtemps? Et, dans le cas où il souhaiterait acheter une maison avec son (sa) conjoint(e), leur relation s’annonce-t-elle durable? Même si le sujet de la séparation peut paraître épineux, abordez-le : qu’adviendrait-il de la maison si leur couple se brisait?

Vous trouverez ici un sommaire des dépenses à prendre en considération avant de faire l’acquisition d’une demeure.

 

Héritage zéro

Certains parents préfèrent ne pas laisser d’héritage, suivant l’argument que leurs enfants ont le plus besoin de soutien financier de leur vivant — quand ils cherchent à financer l’achat d’une maison, par exemple. Comme ces dons sont déductibles d’impôts, à moins d’engendrer des revenus (pour acheter un immeuble à logements, par exemple), il s’agit d’une solution aussi simple qu’avantageuse.

Veillez tout de même à garder suffisamment d’argent pour assurer votre confort en vieillissant. N’oubliez pas que votre état de santé pourrait se dégrader et entraîner des dépenses imprévues…

Mise de fonds

La mise de fonds est le principal obstacle pour la plupart des premiers acheteurs, qui n’ont pas les économies nécessaires pour la payer. Un jeune adulte qui souhaite faire l’achat d’une propriété profitera donc grandement d’un don ou d’un prêt de la part de ses parents.

Dans le cas d’un prêt, vaut mieux se protéger. Dans un article paru dans Les Affaires, le président de Conseils financiers Aviso, François Morency, recommande aux parents « [d’] exiger que leur enfant contracte une assurance invalidité, une assurance maladie grave ou encore une assurance vie dont ils seront les bénéficiaires en cas de décès. »

Gare toutefois à prélever l’argent de votre marge de crédit hypothécaire ou de vos REER! Vous pourriez vous en mordre les doigts en cas d’imprévu.

Testament : évitez les malentendus et les conflits de famille

Avez-vous fait don d’argent pour financer l’achat d’une propriété pour un seul de vos enfants? Si oui, évitez de ne pas froisser vos autres héritiers à votre décès. Le magazine Le Bel Âge propose quelques pistes pour prévenir les conflits de famille, comme « modifier votre testament de manière à léguer plus d’argent aux héritiers qui n’ont pas reçu de dons. »

S’il ne s’agissait pas d’un don, mais d’un prêt, ses modalités doivent être définies et transcrites, et votre enfant devra en informer la succession. À votre décès, votre enfant endetté sera redevable à la succession : pour l’aider à gérer pareille situation, remettez-lui un relevé à chaque remboursement. Vous pouvez aussi préciser dans votre testament que vous ne souhaitez que l’enfant endetté doive rembourser la succession.

En tous les cas, n’oubliez surtout pas de consulter un notaire pour vous assurer que tout soit en ordre.

D’autres manières d’assister son enfant

Pour assister votre enfant, vous pourriez avoir envie de devenir copropriétaire. Avant de signer quoi que ce soit, assurez-vous que, si votre enfant se montre incapable de payer l’institution bancaire, vous serez en mesure de le faire à sa place. Si vous êtes déjà propriétaire, n’oubliez pas les taxes que vous aurez à payer en double ni les complications fiscales que pourrait entraîner la vente d’une maison ou de l’autre.

Plusieurs banques hésitent à accorder un prêt hypothécaire à un jeune adulte qui détient peu de crédit ou un salaire peu élevé : vous pourriez donc lui rendre service en cosignant celui-ci, ou même en l’endossant. Là encore, cette solution comporte son lot de risques. Vous serez responsable des paiements hypothécaires si votre enfant n’est plus en mesure de les assumer.

Pour les plus braves, une maison intergénérationnelle pourrait s’avérer une excellente solution! Ce concept d’habitation réunit plusieurs générations d’une même famille dans une maison unifamiliale composée de deux logements indépendants et, si la cohabitation ne vous fait pas peur, vous permet de partager les dépenses et responsabilités.

Vous pouvez également leur offrir de prendre en charge certains frais, comme ceux du notaire ou du déménagement.

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